Religion


Je suis catholique un peu réformateur : pour moi le Vatican au lieu de faire comme moi un passage du XXème siècle au XXI, risque fort de faire un passage de XIX au XVIII. L'avenir nous le dira ! Moi je dirais simplement qu'il ferait bien de relire Vatican II et de penser que ce n'est qu'un premier pas d'une grande avancée vers le futur !

Avoir une religion, c'est bien, mais il faut savoir sonder les sources de sa foi, ne pas avoir peur de la mettre en cause. On ne risque qu'en ressortir plus convaincu, mais les traditions risquent elles de s'en trouver remisent en causes ! Normal, car souvent, elles sont le reflet d'une époque, d'un mode de vie, d'un regard sur le monde qui tous dépendent de l'évolution de la science. La religion de ne doit pas être magie avec des gestes dupliqués (voir petit à petit, inconsciemment travestis) qui ne veulent plus rien dire aujourd'hui, il faut régulièrement la remettre au goût du jour, il faut oser la critiquer ! Il faut se dire que même dans la tradition, rien n'est acquis ! Ceux qui se disent dans la tradition ferait bien de relire les actes des apôtres où on voit les premières communautés chrétiennes se former : aller vraiment à la source ! Dans ce cas, ils accepteraient les prêtres mariés ! Spinoza pense aussi que le rituel ne doit pas faire partie de la foi :

Spinoza "Traité Théologico-politique"
Chapitre IV

Nous voyons (: 3°) que cette loi divine naturelle n'exige pas de cérémonies rituelles, c'est à dire d'actions qui en elles mêmes sont indifférentes et ne sont appelées bonnes qu'en vertu d'une institution, ou qui figurent un bien nécessaire au salut, ou, si l'on préfére, n'exige pas d'actions dont la justification surpasse l'humaine compréhention.


Pour ma part, j'ose réfléchir, je soutiens même un journal catholique "anti-vatican" en m'y abonnant : le Golias. J'ose lire les écrits sacrés (ce qui était interdit chez les catholiques jusqu'au XIXème) et même parfois entre les lignes comme nous guident les Synopses des évangiles faits par des exégètes de l'Ecole Biblique de Jérusalem. Vous pouvez par exemple regarder un texte de Jean décortiqué. De telles lectures ne peuvent que rendre encore moins compréhensible tout mouvement sectaire intégriste chrétien. J'ose aussi lire du Spinoza et vais dans son sens quand il dit au XVIIème siècle (encore valable aujourd'hui) :

Spinoza "Traité Théologico-politique"
Fin du premier paragraphe du chapitre II

Les choses en sont venues hélas! à tel point que les hommes faisant ouvertement profession de n'avoir aucune idée de Dieu et ne le connaître que par les choses crées (dont ils ignorent les causes), ne rougissent pas d'accuser les Philosophes d'athéisme.

En résumé, je ne sais pas en quoi je crois, et si toi tu veux savoir, tu es athé ! Pire encore, j'ose même lire le Coran (en français), là, j'avoue que c'est une autre culture à laquelle je ne peux pas adhérer.


Ca veut dire quoi religion déjà? Voici des petits extraits pour vous éclairer :

J.Moingt, Dieu qui vient à l'homme, p.100-101

« Essayons de distinguer les deux mots : « religion » et « religieux » le substantif et l'adjectif. La dualité des étymologie du mot religio chez les auteurs latins païens et chrétiens de l'antiquité paraît fournir une base acceptable à cette distinction sémantique [...]

Ce substantif est rattaché à relegere , par les païens (Cicéron) à religare par les chrétiens (Tertullien, Lactance) . La première étymologie porte sur l'acte de « cueillir » en « se recueillant », par exemple, sur l'attention scrupuleuse avec laquelle on observe une tradition (que l'on « cueille ») ou une célébration (ou l'on de « recueille ») ou avec laquelle on « relit » ou « répète » un rituel ; ce sens peut d'appliquer à n'importe quelle attitude de respect, de ferveur, de méticulosité mais convient tout particulièrement à tout ce qui touche au « sacré », usage auquel il a fini par être réservé pour signifier la religiosité qui se rassemble et s'exprime dans une « religion ». La seconde étymologie met l'accent sur l'acte de « lier » et de « relier », sur le lien des croyants à Dieu, leur dépendance à son égard, l' obligation qui en résulte pour eux lien qui les rassemble en les liant entre eux dans le même culte. Ce second sens admet le caractère subjectif fourni par la première étymologie mais vise particulièrement l'objectivité du lien et se prête donc à désigner le lien social à et dans une même institution cultuelle ; si l'on remarque que c'est Dieu même « qui se lie à l'homme et l'attache par la piété » (Lactance) on peut en déduire que la religion a une vocation de rassemblement universel, pour étendre son lien à toute la société. Sur cette base on comprendra, d'une part, que la « religion » est une forme instituée d'organisation sociale du « religieux » en lien avec la vie globale de la société, et qu'elle est en perdition lorsque cette forme se désagrège et que ce lien se rompt ; d'autre part, que le « religieux » peut émigrer en dehors de la « religion » et s'exprimer sous de tout autres formes, même dépourvues de référence au sacré, sans que cette dispersion vienne conjurer la déperdition de la religion, dont elle est au contraire une manifestation symptomatique. Tel est le phénomène qui se passe sous nos yeux : on observe une prolifération du religieux dans sa dimension individuelle en même temps qu'une extinction de la religion au plan de l' insertion sociale. »

Rendons nous maintenant aux pages du Gaffiot :

religare, religo : lier en arrière, ou par derrière, attacher, attacher à un char . : naves ad terram religare : Amarer les navires au rivages ; trabes axibus : relier les poutres avec des planches. Aussitôt la question se pose d'où vient que ce petit verbe (1/4 de colonne ), religo, ait pris ce sens « religieux » ? Voici donc un terme qui n'a aucune consonance sociale.. . alors « religion vient de relier ? » pour affirmer cela il faut déjà franchir un pas, celui de donner un sens social au terme.

rélegere, religio, (religiose, religiositas, religiosus.) Voici un autre terme, quatre colonnes ! et avec lui on entre dans le monde du scrupule, de la délicatesse, de la conscience, de l'engagement sacré. Tous les emlois cités de ce terme ont rapport avec la religion, le religieux. En effet avec lui on entre dans le monde du sacré. « religio in fixa animis », les sentiments religieux gravés au fond de l'âme. "Diana loco mutato religionem non amisit" la statue de Diane en changeant d' emplacement n'a pas perdu sa sainteté.

Je présente d'autres points de réflexion qui nous disent qu'il faut réfléchir si on en a les moyens : pages sur Spinoza.



Lien pour mieux réfléchir : Athéisme : l'homme majuscule

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