L'Éthique
L'ÉTHIQUE
DÉMONTRÉE SELON
LA MÉTHODE GÉOMÉTRIQUE
et divisée en cinq parties où il est traité
Dans chaque partie, Spinoza pose des définitions, postulats et axiomes. Ce sont ces points qu'il faut essayer de bien aborder, comprendre et assimiler. A partir de là, il démontre des propositions poiur arriver à sa conclusion.
Le plus important est de donner sa définition de Dieu.
Définition VI
PAR DIEU, J'ENTENDS UN ÊTRE ABSOLUMENT INFINI, C'EST À DIRE UNE SUBSTANCE CONSISTANT EN UNE INFINITÉ D'ATTRIBUTS, DONT CHACUN EXPRIME UNE ESSENCE ÉTERNELLE ET INFINIE.
EXPLICATION
Je dis absolument infini, et non pas seulement en son genre ; car de ce qui est infini seulement en son genre, nous pouvons nier une infinité d'attributs ; mais pour ce qui est absolument infini, tout ce qui exprime une essence qui est absolument infini, tout ce qui appartient à son essence, et n'enveloppe aucune négation appartient à son essence.
Le Dieu de Spinoza est en fait tout comme il le montre bien dans Traité Théologico-Politique. Nous faisons partie de ce tout tout comme tout le reste du monde, de la Nature.
Ce qui gène dans la définition de Dieu, c'est, comme il l'explique dit lui même, tout fait partie de Dieu. Ceci, il le démontrera dans la suite de cette première partie.
Les propositions II et V posent problème. Je les résumerais de la façon suivante : dès que deux substances ont une différence dans leurs attributs, elles sont donc complètement différentes. Si j'admets cette proposition le reste semble évident. Je vais expliquer mon problème.
Soient 2 attributs A et B. Je ne vois pas pourquoi, il ne peut pas y a voir une substance avec l'attribut A, une autre avec A et B et une troisième avec B. Le problème réside dans le "des" de attributs différents. Soit on considère que une subtance n'a qu'un attribut, dans ce cas c'est évident, mais la proposition IX montre que ce n'est pas le cas.
Le problème vient de la notion d'attribut. On pourrait aussi dire qu'une qualité qu'on peut attribuer à deux substances n'est pas un attribut. Il m'est donc difficile de concevoir la définition spinozienne d'attribut. Ce n'est pas un concept facilement cernable, on ne peut peut-être pas lui trouver une meilleure dénomination que attribut en français. Mais ce mot est déjà tellement lourd de sens qu'il m'est difficile de m'en défaire quand je lis et je réfléchis. Le but de cette définition peut mieux se comprendre quand on étudie la définition de Substance.
Si j'admet que son Dieu existe, dire qu'il n'existe pas reviendrait à dire que le monde qui nous entoure n'existe pas. L'existance d'autres Dieux, comme les dieux greques n'est pas excluse. En effet, ils ne pourraient être des modes ou attribut de la substance du Dieu de Spinoza.
proposition LXII
scolie :
Les superstitieux, qui savent reprocher les vices plutôt qu'enseigner les vertus, et qui s'appliquent non à conduire les hommes par la raison, mais à les contenir par la crainte pour qu'ils fuient le mal plutôt que d'aimer les vertus, ne tendent à rien d'autres qu'à rendre les autres aussi malheureux d'eux mêmes; aussi n'est-il pas étonnant que le plus souvent ils soient insupportables et odieux aux hommes.
Chapitre XX
Quant au mariage, il est certain qu'il s'accorde avec la Raison, si le désir de l'union des corps n'a pas pour origine la seule belle forme, mais aussi l'amour de mettre au monde des enfants et de les éduquer dans la sagesse et si, en outre, l'amour de l'un et de l'autre, c'est à dire de l'homme et de la femme, a pour cause non la forme belle, mais surtout la liberté de l'âme.
Chapitre XXI
La flatterie aussi fait naître la concorde, mais honteusement viciée par la servitude ou la mauvaise foi; car personne n'est plus facilement conquis par la flatterie que les orgueilleux, qui veulent être les premiers et ne le sont pas.